Lecture de Proust

Pourquoi lire Proust en 2020? 

Bonne question.

Pour faire une analogie, lire Proust, c'est un peu comme pratiquer un sport extrême. C'est pas essentiel pour être en forme, mais si ça vous intéresse, alors pourquoi pas.

C'est une écriture complexe dans sa forme. Est-ce qu'on apprend beaucoup sur le monde politique de l'époque? Pas vraiment.  Sauf un peu dans Guermantes. Par contre, c'est un portrait presque clinique d'une certaine aristocratie de la fin du XIXe siècle.

Proust aime brouiller les pistes. Parfois, le narrateur c'est lui. Parfois c'est lui, mais fantasmé. C'est une forme d'autofiction avant la lettre. 

Oui, les phrases sont longues. Parfois trop longues. Ça force l'attention! Il faut souvent revenir en arrière pour reconstituer l'idée qu'il développe. Ça demande du souffle!  L'emploi de l'imparfait du subjonctif est parfois lourd...

Mais c'est un univers fascinant. Lorsqu'on s'y plonge, on retourne plus d'un siècle en arrière, loin d'internet,  des réseaux sociaux...  Oui, il y a des longueurs, des détails, beaucoup de détails...mais au final c'est çe qui fait la singularité de l'oeuvre.

J'ai commencé à l'automne 2019 et je viens tout juste de terminer, en février 2021. J'y suis allé un tome à la fois, avec de longs espaces pour me laisser le temps de lire d'autres choses.

C'est un univers fascinant. C'est une musique. Oui ça vaut la peine... et j'y reviendrai sûrement un jour.

À la recherche du temps perdu : notes de lecture

À la recherche du temps perdu -   T I / Du côté de chez Swann / À l'ombre des jeunes filles en fleurs

À la recherche du temps perdu - T I / Du côté de chez Swann / À l'ombre des jeunes filles en fleurs

À la recherche du temps perdu T.III /- Sodome et Gomorrhe / La prisonnière

À la recherche du temps perdu T.III /- Sodome et Gomorrhe / La prisonnière

À la recherche du temps perdu -   TII /À l'ombre des jeunes filles en fleurs II / Du côté de Guermantes

À la recherche du temps perdu - TII /À l'ombre des jeunes filles en fleurs II / Du côté de Guermantes

À la recherche du temps perdu - T IV Albertine disparue / Le temps retrouvé

À la recherche du temps perdu - T IV Albertine disparue / Le temps retrouvé

À la recherche du temps perdu / Le temps retrouvé - livre 7

Je viens de terminer «Le temps retrouvé»  qui met fin à cette oeuvre monumentale...et qui, pour moi, met fin à une incroyable aventure de lecture. C'est comme un long parcours parsemé de grands bonheurs, parfois d'embûches, comme chez Murakami, notamment dans «Kafka sur le rivage». Comme dans la vie! Mais la traversée vaut la peine.

«Le temps retrouvé» c'est le temps des réminiscences pour Marcel Proust. C'est le temps des souvenirs. C'est le temps de la nostalgie. Ses descriptions de la vieillesse sont sidérantes.  Il n'épargne ni les femmes, ni les hommes.  Un peu déprimant tout de même.

«Les traits où s'étaient gravée sinon la jeunesse, du moins la beauté, ayant disparu chez les femmes, elles avaient cherché si, avec le visage qui leur restait, on ne pouvait s'en faire un autre.»

«Chose curieuse, le phénomène de la vieillesse semblait dans ses modalités tenir compte de quelques habitudes sociales. Certains grands seigneurs.....avaient vieilli de la même façon que les jardiniers, que les paysans au milieu desquels ils avaient vécu. Des taches brunes avaient envahi leurs joues, et leur figure avait jauni, s'était foncée comme un livre»

Le narrateur déjà très malade se rappelle Albertine, Gilberte Swann, Robert de Saint-Loup...que sont mes amis devenus? Plusieurs sont morts, d'autres ont vieilli. Le temps lui presse et il sait qu'il doit faire vite s'il veut écrire son oeuvre. Cloîtré dans son appartement parisien du boulevard Hausmann et par la suite rue Hamelin, il écrira «La recherche, dormant le jour, écrivant la nuit. Céleste Albaret, sa gouvernante, sa confidente, sa secrétaire, l'accompagnera jusqu'à sa mort en novembre 1922.

Au moment où se termine «Le temps retrouvé» il commence à écrire son oeuvre.

«Aussi si elle m'était laissée assez de temps pour accomplir mon oeuvre, ne manquerais-je pas d'abord d'y décrire les hommes, cela dût-il les faire ressembler à des être monstrueux, comme occupant une place si considérable, à côté de celle si restreinte qui leur est réservée dans l'espace, une place au contraire prolongée sans mesure puisqu'ils touchent simultanément, comme des géants plongés dans les années à des époques, vécues par eux si distantes, entre lesquelles tant de jours sont venus se placer - dans le Temps.»   FIN

Allez ! on recommence. « Longtemps, je me suis couché de bonne heure.»....

4 février 2021

À la recherche du temps perdu / Albertine disparue - Livre 6

«Albertine disparue» s'ouvre sur l'après-départ d'Albertine. On apprendra très tôt qu'elle est morte à la suite d'une chute à cheval.

Le narrateur, toujours rongé par la jalousie, tentera de faire confirmer ses soupçons quant à la préférence d'Albertine pour les femmes.  À la fois dégoûté et fasciné par ses histoires sordides, il continue à gémir sur son sort.

Tranquillement, il fera son deuil d'Albertine.  Le récit de son voyage à Venise avec sa mère occupe une part importante du récit.  Le long voyage de retour en train avec sa mère sera l'occasion de commérages suite à l'annonce du mariage de Robert de Saint-Loup avec Gilberte Swann.

Gilberte sera malheureuse en ménage avec Saint-Loup. Non seulement il la trompe avec ses nombreuses maîtresses mais aussi avec des jeunes hommes. Il incarne par excellence le héros bisexuel, ce qui semble fasciner Proust. Sans verser dans la psychanalyse « à deux cennes », il est clair que Proust est attiré par la bisexualité (sa jalousie envers Albertine...) lui qui, selon tous ses biographes, était uniquement homosexuel. D'ailleurs le personnage d'Albertine serait inspiré d'Agostinelli son chauffeur dont il était amoureux.  Ce qui est fascinant chez Proust, c'est la finesse et l'élégance avec laquelle il parle du libertinage et de la sexualité.

La rencontre  empreinte de nostalgie avec Gilberte Swann clôt le sixième livre de la Recherche. Je fais une pause avant d'attaquer la grande finale  «Le temps retrouvé».

À la recherche du temps perdu / La prisonnière - Livre 5

Je l'avoue, c'est celui qui m'a donné le plus de fil à retordre jusqu'ici. «La prisonnière» se concentre presque uniquement sur la relation entre le narrateur et Albertine. Une relation marquée par le doute et la jalousie.

Il n'aime pas vraiment Albertine. Aime-t-il vraiment les femmes d'ailleurs? Il est obsédé par le fait qu'il croit qu'Albertine préfère les femmes. Il lui prête des aventures lesbiennes alimentées par le baron Charlus, véritable langue de vipère. Albertine serait en fait Agostinelli, son chauffeur, de qui Proust était amoureux.

C'est long, parfois agaçant...mais il y a de beaux moments d'écriture

La fin se termine sur deux  départs : celui  d'Albertine et celui  de Marcel pour Venise.

Il faudrait que je relise «Fragments d'un discours amoureux» de Roland Barthes.... il y est question de la jalousie amoureuse.

29-12-2020

À la recherche du temps perdu / Sodome et Gomorrhe - Livre 4

J'ai terminé il y a quelques semaines la lecture de «Sodome et Gomorrhe».

Le narrateur poursuit l'évocation de ses souvenirs de vacances à Balbec, de ses amours en dents de scie avec Albertine. Les salons parisiens des Cambremer et des Vilparissis se sont déplacés en bord de mer, le temps des vacances.

Les personnages de Morel et du baron Charlus sont au premier plan. Pour la première fois, Proust évoque de façon plus frontale la question de l'homosexualité masculine et féminine.

Encore une fois, il brouille les pistes entre fiction et autofiction. Beaucoup d'humour et de dérision... et si ces dames qui tiennent salon n'étaient que les précieuses  ridicules de Molière. 

La duchesse de Guermantes règne toujours en maîtresse sur les salons parisiens. le narrateur est à la fois impressionnée et un peu amoureux de la belle Oriane de Guermantes.

La suite «La prisonnière» .....livre 5.... au cours de l'automne.

Août 2020

À la recherche du temps perdu . Le côté de Guermantes I, et II - Livre 3

Dans le «Le côté de Guermantes», le narrateur et sa famille se retrouvent à Paris dans leur nouvelle demeure dans l'hôtel de Guermantes.

On assiste à la naissance de l'amitié entre le narrateur et Robert de Saint-Loup. Les déboires amoureux de ce dernier avec Rachel, sa maîtresse, actrice médicocre aux moeurs légères, sa jalousie maladive et leur rupture sont évoquées ici.

Le narrateur fasciné par les aristocrates du Faubourg Saint-Germain va de salon en salon.   On y fait la connaissance d'Oriane de Guermantes à laquelle le narrateur voue un véritable culte ainsi que de madame de Valparisis, rivale d'Oriane de Guermantes. Le baron Charlus (qui s'appelle en fait Palamède de Guermantes, beau-frère d'Oriane de Guermantes) apparaît brièvement. Il deviendra un personnage central de «Sodome et Gomorrhe».

À travers les potins mondains de cette petite société, l'Affaire Dreyfus mobilise toutes les discussions. Ce petit clan se divise entre les dreyfusards et les anti-dreyfusards.

Ce scandale politique qui a divisé la France pendant plus de dix ans est largement évoqué dans «Le côté de Guermantes». Ceci nous permet de situer le récit dans une temporalité habituellement absente chez Proust. Nous sommes donc entre 1894 et 1906 au moment où l'affaire est au centre de toutes les conversations. Si le narrateur est bien Marcel Proust, il aurait le tout début de la vingtaine.

Le livre I se termine sur la maladie de sa grand-mère maternelle, tandis que le livre II débute avec l'agonie et la mort de cette dernière. Cette description extrêmement clinique s'explique sans doute par le fait que son frère et son père étaient tous deux médecins. À suivre...

13 avril 2020

Le livre II est surtout consacré à Oriane de Guermantes, reine incontestée des salons parisiens.  Elle décrète ce qui est de  bon goût et ce qui ne l'est pas. Très mauvaise langue, elle ne manque pas une occasion d'humilier ses rivales.

Le narrateur poursuit sa tournée des salons mondains. C'est un festival de comtesses et de duchesses qui pérorent sur leurs prétendus  titres de noblesse.

On se croirait chez les « Femmes savantes» de Molière. 

Plus de deux cents pages pour raconter un dîner chez les Guermantes, dîner d'où il doit partir à 11 heures pour rencontrer le baron Charlus. Si on calcule qu'il est arrivé à 8 heures, ça ne fait que 3 heures. Beaucoup de détails on s'en doute. Chez Proust, l'espace temps est assez élastique.

Le livre II se termine sur l'annonce par Charles Swann aux Guermantes de sa maladie et de sa mort prochaine. Il n'en a plus que pour quelques mois a vivre.

La suite, «Sodome et Gomorrhe» dans quelque temps. 

25 avril 2020

À la recherche du temps perdu / À l'ombre des jeunes filles en fleurs - Livre 2

8 janvier 2020 : j'entame le deuxième tome de «À la recherche du temps perdu». À l'ombre des jeunes filles en fleurs. 

Je viens de terminer la première partie de «À l'ombre des jeunes filles en fleurs», «Autour de madame Swann».

On y fait la connaissance d'un ami de la famille, monsieur Norpois, un ancien ambassadeur de France ainsi que de Bergotte, l'écrivain. 

Il y est aussi question de la naissance de la vocation d'écrivain du narrateur, encouragé par Bergotte, un écrivain à la mode..

Ce sont  surtout les affres de  l'amour du narrateur et de  Gilberte Swann (fille d'Odette et de Charles Swann) qui servent de toile de fond.  C'est aussi complexe que la manière dont le décrit Roland Barthes dans «Fragments d'un discours amoureux». C'est pas peu dire!

Toutefois, le narrateur semble davantage fasciné et troublé par la mère de Gilberte, Odette de Crécy, dite Odette Swann. Il y aurait sûrement matière à psychanalyse là-dessous.

Vous vous demandez si je vais continuer. Oui bien sûr. Au final, je trouve ça assez fascinant. Après une pause chez Henning Mankell (Le cerveau de Kennedy), je continue.

19 janvier 2020

Je viens de terminer le tome 2 de «À l'ombre des jeunes filles en fleurs».

Nous sommes à Balbec, une station balnéaire, on le suppose en Normandie. 

Le narrateur y séjourne avec sa grand-mère. On fait la connaissance du peintre Elstir.

Le narrateur (est-ce Proust ou un avatar?) est fasciné par les jeunes filles en villégiature à Balbec et plus particulièrement par Albertine Simonet, un autre personnage qui reviendra dans la suite de la Recherche (Albertine disparue et La prisonnière)

 L'amitié entre le narrateur et Robert de Saint-Loup est évoquée. Elle sera davantage développée dans « Le côté de Guermantes». 

Le baron Charlus fait son apparition. Il reviendra, notamment dans «Sodome et Gomorrhe».

20 février 2020

Juste pour rire

Juste pour rire

Déguster avec modération

Déguster avec modération

À la recherche du temps perdu / Du côté de chez Swann - Livre 1

Ça y est! Je me lance.

J'ai commencé la lecture de la Recherche de Proust. J'avais déjà commencé la lecture de «Du côté de chez Swann» il y a bien longtemps.

J'avais abandonné. Trop jeune! Autre chose à faire!

Par contre, ces dernières années, j'avais lu pas mal de choses autour de Proust dont la biographie de Jean-Yves Tadié, condidéré comme le grand spécialiste de l'auteur de la Recherche. 

Lire la Recherche, ça demande du temps et une certaine maturité. Maintenant, j'en ai, du temps du moins.

Pourquoi lire Proust? Par curiosité. Pour comprendre pourquoi on considère « À la recherche du temps perdu » comme un des chefs-d'oeuvre de la littérature française du vingtième siècle. C'est une sorte de défi ....mais aussi un certain intérêt. Sinon, pourquoi?

Je vous tiens au courant de mes impressions. Pas question de faire l'analyse de l'oeuvre. Beaucoup de spécialistes l'ont fait et beaucoup mieux que je pourrais le faire.

Il y aura bien sûr des pauses entre chacun des livres. Pas question d'ingurgiter tout ça d'un seul coup.

À suivre!

Au début, lire « La recherche du temps perdu» c'est un peu comme les premières seances d'entraînement au gym. C'est pas facile, mais plus on avance, plus on a d'endurance. Ça demande du souffle! Une phrase qui court sur plus de 25 lignes, c'est un marathon.

9 décembre 2019

 Lire Proust en 2019, c'est presque anachronique. C'est une écriture très exigente, davantage dans sa forme que dans son contenu. C'est lent, très contemplatif, très visuel. Prendre deux pages pour décrire le trajet d'une goutte d'eau sur une feuille de maronnier, ça relève de l'exploit. C'est là toute la singularité de l'univers de Proust. L'éloge de la lenteur. Mais c'est toujours un plaisir d'y replonger.

15 décembre 2019

 J'ai fni «Du côté de chez Swann ». Le roman est divisé en 3 sections :

« Combray » c'est l'enfance du narrateur dans la maison de tante Léonie. C'est là qu'il y est question des madeleines. «Un amour de Swann » relate l'histoire d'amour entre Charles Swann et Odette de Crécy sur fond d'intringues et de ragots de la «bonne société» parisienne. C'est ici qu'on fait la connaissance des Verdurin.

«Noms de pays : le nom» nous ramène à Paris au temps de l'enfance du narrateur qui tombe amoureux de Gilberte, la fille de Charles Swann et Odette de Crécy. Amour d'enfance contrarié qui renvoie aux amours de Charles et Odette.

J'ai maintenant plongé dans l'univers Proust. Assez fascinant! Il ne faut pas y chercher une chronologie. J'ai compris pourquoi les spécialistes disent que l'on peut lire la Recherche dans le désordre. Par exemple commencer par «Le temps retrouvé» ou «Albertine disparue» et remonter jusqu'à «Du côté de chez Swann».

Est-ce que je continue? Bien sûr.

Dans l'ordre, j'entamerai «Du côté des jeunes filles en fleurs» d'ici quelques semaines. En attendant, je plonge dans d'autres lectures. À suivre.

26 décembre 2019

Quelques lectures autour de Proust

LIRE hors-série, 2019

LIRE hors-série, 2019

LIRE, hors-série 2019 / Marcel Proust 100 ans après son prix Goncourt

À l'occasion du centième anniversaire de l'attribution du Prix Goncourt à Marcel Proust pour «À l'ombre des jeunes filles en fleurs», le magazine «Lire» publie ce numéro hors série.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Proust sans jamais l'avoir lu. 

🤭 Les 39 personnages clés de La Recherche décryptés

🤭 24 heures dans la vie de Proust

🤭 Proust autour du monde : villes et objets cultes

Jean-Yves Tadié / Marcel Proust (I et II) Biographie

Jean-Yves Tadié / Marcel Proust (I et II) Biographie

Marcel Proust

Marcel Proust

Jean-Yves Tadié / Marcel Proust I et II Biographie

Jean-Yves Tadié est sans contredit le grand spécialiste de Marcel Proust.  Ce professeur de littérature à l'université de Paris-Sorbonne y a véritablement consacré sa carrière. Il est l'éditeur de «À la recherche du temps perdu» dans la Pléiade, et l'auteur de plusieurs études sur l'oeuvre de Proust.

Cette biographie parue en 1995 fait donc autorité. Elle retrace la vie de Proust, de  l'enfance en passant par ses influences littéraires, ses amitiés jusqu'à sa mort survenue en 1922. Elle situe aussi son oeuvre dans le contexte plus général de l'époque.

C'est une excellente introduction à la lecture de Proust que j'avais lue avec beaucoup de plaisir au début des années 2000.

Jean-Paul et Raphaël Enthoven

Jean-Paul et Raphaël Enthoven

Dictionnaire amoureux de Proust

Dictionnaire amoureux de Proust

Jean-Paul et Rapahël Enthoven / Dictionnaire amoureux de Proust (2013)

Les Enthoven, père et fils sont de véritables aficionados de Proust.  Ils l'ont lu et relu. 

À tel point qu'ils ont publié un dictionnaire amoureux très érudit sur l'univers proustien.

Sous forme d'un abécédaire (typique de la collection) on y consigne tous les éléments significatifs de l'auteur, de Agonie, jusqu'à Zinedine de Guermantes en passant par Catleya et tous les autres personnages de la Recherche. 

Intéressant si on s'intéresse à Proust ou si on veut avoir l'air proustien sans jamais l'avoir lu.

Lectures inspirées de l'oeuvre de Marcel Proust

«Proust Prix Goncourt» par Thierry Laget

«Proust Prix Goncourt» par Thierry Laget

Thierry Laget

Thierry Laget

Thierry Laget / Proust prix Goncourt : une émeute littéraire

Il y aura cent ans le 11 décembre, Marcel Proust recevait le prix Goncourt pour «À l'ombre des jeunes filles en fleurs».

S'en est suivi toute une polémique dont seuls les Français ont le secret. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, toute la France n'en a que pour les héros de guerre. Les deux principaux candidats au prestigieux prix sont Roger Dorgelès pour Les croix de bois, qui raconte ses années de guerre comme soldat et Marcel Proust pour À l'ombre des jeunes filles en fleurs, deuxième livre de ce qui deviendra À la recherche du temps perdu.

On peut difficilement imaginer deux candidatures plus opposées : le premier présente un récit de cette guerre qui a fait des milliers de morts et de mutilés tandis que Proust propose un récit des moeurs d'une certaine bourgeoisie parisienne qui s'étend sur plus de 500 pages (ce qu'on lui reprochera d'ailleurs). L'un a fait la guerre, l'autre est resté à Paris reclus dans son appartement à part quelques virées nocturnes au Ritz où, dit-on, il avait ses habitudes. De plus, Dorgelès a 33 ans, est sans le sou et revient de la guerre tandis Proust approche la cinquantaine et a toujours été indépendant de fortune (au départ, le Goncourt devait être attribué à un jeune écrivain désargenté).

À partir d'une recherche d'archives, Thierry Laget retrace avec minutie ce qu'il qualifie «d'émeute littéraire». Entre les partisans de Proust (NRF/Gallimard) et de Dorgelès (Albin Michel), les couteaux volent vas. Tous les coups sont permis.

À l'ombre des jeunes filles en fleurs fera l'objet de nombreuses critiques de la part de ses détracteurs jugeant l'oeuvre trop longue et ennuyeuse. L'histoire leur donnera tort.

À la recherche du temps perdu deviendra au cours des années l'oeuvre littéraire la plus connue à travers le monde et sera considéré comme un des chefs d'oeuvre de la littérature française du vingtième siècle.

Proust, prix Goncourt apporte un éclairage intéressant avant d'entreprendre la lecture de ce mastondonte littéraire. Et donne envie de lire Les croix de bois de Roland Dorgelès. Ce que je suis en train de faire justement. À suivre.

Roland Dorgelès / Les croix de bois

Roland Dorgelès / Les croix de bois

Roland Dorgelès (1885-1973)

Roland Dorgelès (1885-1973)

Roland Dorgelès / Les croix de bois (1919)

Je n'aurais sans doute jamais entendu parler de ce roman, n'eut été la lecture de «Proust Prix Goncourt : un scandale littéraire» .

Si on se replace dans le contexte de l'époque en 1919, il est normal que l'attribution du prix Goncourt à Marcel Proust ait pu susciter la polémique.

On ne peut imaginer deux univers plus différents. Ce récit de la Grande Guerre qui a fait des milliers de morts et de mutilés est d'un réalisme cru. On suit au quotidien cette guerre des tranchées à laquelle l'auteur a participé. C'est écrit dans un style un peu vieillot, dans une langue très argotique (ça peut ressembler à du joual) parfois difficile à comprendre.

Toutefois, cette lecture m'a permis de mieux comprendre la misère de ces hommes partis au combat, leurs inquiétudes, leur peur de la mort ainsi que l'immense esprit de solidarité qui se dégage de cette promiscuité. C'est presque du documentaire.

Dans le même ordre d'idées, j'ai lu il y a quelques années «Parmi tant d'autres», de l'acteur français Christophe Malavoy, qui retrace l'histoire de son grand-père mort au combat en 1915. J'ai vraiment adoré ce petit récit de 185 pages.

Christophe Malavoy. « Parmi tant d'autres», Flamarion, 1996. Coll. «J'ai lu».

Richard Davenport-Hines / Proust au Majestic

Richard Davenport-Hines / Proust au Majestic

Hôtel Majestic, Paris

Hôtel Majestic, Paris

Richard Davenport-Hines / Proust au Majestic (2006)

Le 18 mai 1922, six mois jour pour jour avant sa mort, Marcel Proust célèbre la parution de «Sodome et Gomorrhe», le quatrième volet de La Recherche.

Aux petites heures du matin, il arrive au chic hôtel Majestic, avenue Kléber, près des Champs Élysées. Un couple de mécènes y a convié les plus grands artistes de l'époque en l'honneur d'Igor Stravinsky dont les Ballets russes viennent de présenter l'opéra ballet «Renard».

C'est bien sûr une pure fiction basée sur des faits réels : la première de cet opéra ballet a bien eu lieu le 18 mai 1922. Quant à savoir quels étaient les invités, c'est une autre histoire.

L'auteur britannique ne s'est pas privé : se succèdent dans les salons du chic hôtel, Stravinsky lui-même, Diaghilev, l'imprésario des Ballets russes, Pablo Picasso, James Joyce, pour ne nommer que ceux là.

À travers cette histoire inventée, Richard Davenport-Hines en profite pour revisiter l'oeuvre de Proust et la situer dans son contexte. Cette galerie d'invités n'est pas sans rappeler certains personnages de La Recherche.

J'avais bien aimé ce livre lu il y a plusieurs années.

Meurtre chez tante Léonie par Estellle Monbrun. (1994) . Éditions Viviane Hamy.

Marcel Proust

Marcel Proust

Meurtre chez tante Léonie

Meurtre chez tante Léonie

Du rififi chez Marcel Proust

Adeline Bertrand-Verdon est une arriviste de la pire espèce. Elle dirige la Proust Association qui gère entre autre la maison de tante Léonie à Illiers-Combray où le jeune Proust passait ses vacances d'été.

Cette maison est devenue un lieu de culte pour les proustiens anonymes, les universitaires du monde entier qui s'entre-déchirent pour mettre au point une édition définitive de la Recherche. Il est justement question d'une quinzaine de cahiers retrouvés datant de 1905 annotés par Proust et qui suscitent la convoitise de plusieurs chercheurs.

Adeline Bertrand-Verdon est prête à tout pour arriver à ses fins. Comme chez Agatha Christie, tous les gens de son entourage, dont sa secrétaire, une doctorante qui prépare une thèse sur un aspect inédit de l'oeuvre de Proust, ont de bonnes raisons de la voir disparaître.

On la retrouve assasinée dans son bureau de la maison de tante Léonie. Un inspecteur parisien, hybride d'Hercule Poirot et de Maigret, est envoyé sur place pour résoudre le meurtre. Un formidable petit roman policier d'Estelle Monbrun, nom de plume d'une universitaire spécialisée dans l'oeuvre de Proust.

Comme elle fait dans le polar littéraire elle a écrit entre autres «Meurtre à Petite-Plaisance», la maison de Marguerite Yourcenar dans le Maine et «Meurtre chez Colette», toujours chez Viviane Hamy. Petit bémol, ces livres sont difficiles à trouver. Il faut les commander chez votre libraire et ça peut prendre du temps.

25 juin 2020

Derniers commentaires

02.11 | 01:39

Je crois que j'aurais pu partager quelques lignes de tes paragraphe.

Belle œuvre. Bravo!

28.06 | 13:29

28.06 | 02:04

Riche idée

Début costaud pour 2022.Moi,j’ai débuté plus léger.J’ai bien aimé La menthe et le cumin ,récit réconfortant de souvenirs sur la cuisine familiale de ses parents immigrants de Pascale Navarro

19.01 | 22:56

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